samedi 31 octobre 2015

Histoire d'Halloween

Je dois dire que l’ampleur du délire médiatique en lien avec l’annulation des activités d’Halloween dans certaines écoles m’a décontenancé. Je me suis dit sarcastiquement que je devais faire quelque chose afin d’apporter un peu de bonheur aux enfants. En ce beau samedi du 31 octobre, je vous propose une histoire de circonstance. Joyeuse Halloween !

« Il y a très longtemps, dans le royaume d’elocé euqilbup, vivait le roi Parent. C’était un endroit merveilleux où les licornes gambadaient joyeusement. Les enfants riaient et jouaient toute la journée. Tous étaient aux anges jusqu’au jour où le ciel s’obscurcit. Les forces du mal voulaient s’emparer des âmes fragiles. Le Diable lui-même avait engagé une bande de vampires dans le but de siphonner tout le bien de ce territoire idyllique. Le temps était compté.

Mis au courant des rumeurs d’attaque, le roi alla voir son conseiller le plus fiable, le Bonhomme Sept Heures. Dans sa grande sagesse habituelle, celui-ci expliqua au roi qu’il fallait rester calme, que tout allait bien. Que quelques fous tentaient d’instrumentaliser une vieille légende. Qu’il serait maladroit d’engager le combat en ce moment. Que faire ? La patience est la mère de toutes les vertus se dit le pauvre roi. Malheureusement, il ne se doutait point que son conseiller avait vendu son âme au Diable. Ce fut ainsi que l’attaque se prépara en catimini.

Un soir de pleine lune, la horde déchaînée déploya son plan machiavélique : attaquer le bien le plus précieux du royaume… Plusieurs enfants furent alors transformés en créatures des ténèbres. Les dyslexiques, dyscalculiques, dysorthographiques, dysphasiques, dyspraxiques et TSA devinrent des momies. Les TDA et TDAH se métamorphosèrent en zombies. Ceux qui ne mangeaient pas à leur faim se transformèrent en squelettes et ceux qui éprouvaient une grande solitude se changèrent en fantômes. Enfin, les troubles du comportement furent condamnés à être des loups-garous. Les sorciers du royaume se rassemblèrent dans l’espoir de trouver une potion magique pour guérir les damnés. Rien à faire. L’ennemi contrôlait le territoire. Le mal progressait.

Contre toute attente, le gourou elppa fit irruption au château. Il connaissait la prophétie et vint remettre au roi une tablette sacrée où il était écrit : Le bien triomphera lorsque l’élu du roi fera le judicieux choix. Sans hésiter, le roi confia cette mission à son fils ainé Gâté. À toute hâte, il quitta sur sa monture Caprice vers la vallée des rêves brisés. Il trouva un mage qui lui posa cette énigme : l’œuf ou l’enveloppe ? Perplexe à l’idée de ne pouvoir choisir les deux, Gâté réfléchit longuement et saisi l’œuf. De retour au palais, il s’empressa d’offrir le fruit de sa quête à son père. Le roi ouvrit l’œuf. Et la lumière fut ! Il y découvrit un superbe costume de monstre et un sac plein de jujubes enchantés. Tout était maintenant clair. Aussitôt, le roi ordonna à son fils de se déguiser en petit monstre et d’infiltrer le groupe des enfants transformés en créatures des ténèbres. Il lui suffisait alors de distribuer les jujubes enchantés afin de rompre le sortilège. C’est ce qu’il fit, mais sans succès. Gâté avait fait le mauvais choix ! Depuis ce jour, les enfants perdus errent sur le territoire d’elocé euqilbup. Ils sont le symbole d’une nation qui les a laissé tomber… Histoire de rappeler au peuple que la force d’un royaume repose sur ses priorités. »
 
La morale de l’histoire :

Un gagnant sait pourquoi se battre et quand céder à un compromis.

Un perdant cède à un compromis quand il ne faut pas le faire et se bat pour quelque chose qui n’en vaut pas la peine.

 

 

mardi 27 octobre 2015

Réponse à Jérôme l'ado Landry (JDM et JDQ)

Cette semaine, j'ai changé mon plan de match. Une chronique du Journal de Montréal et du Journal de Québec mérite mon attention. Voici donc ma réponse au texte de Jérôme Landry intitulé Enseigner, le pire métier du monde ?
 
À Jérôme l'ado Landry
 
Je me suis placé dans la peau de vos anciens enseignants. J’imagine leur déception. Si l’un de mes ex-élèves signait une telle chronique, je me dirais que j’ai échoué lamentablement ma mission. La rage dont vous faites preuve est sans équivoque : tous les enseignants de votre parcours scolaire n’ont vraisemblablement pas réussi à créer un lien signifiant avec vous. Ça m’a rappelé à quel point mon travail est indispensable.
 
Néanmoins, c’est avec un beau grand sourire que j’ai lu votre texte. Pourquoi ? Parce que je me suis surpris à vous imaginer dans ma classe. Que j’étais votre enseignant. Que vous étiez chroniqueur au journal étudiant. Je vous vois déjà ayant des difficultés de comportement. J’adore les défis. Je crois que je vous aurais adoré.
 
D’abord, j’aurais tenté d’établir un lien signifiant entre nous. Selon la recherche, la relation qu’un enseignant entretient avec ses élèves correspond à 40 % de l’influence et du pouvoir qu’il possède lors de ses interventions auprès des jeunes ayant des difficultés de comportement.
 
Ensuite, j’aurais travaillé fort dans le but de développer chez vous quelques qualités : informé, sensé, intègre, réfléchi, ouvert d’esprit, communicatif, équilibré, etc. Comment ? En voyant l’école comme un lieu où la culture générale passe bien avant mon cours.
 
J’aurais même pu utiliser un texte comme le vôtre afin de créer un moment privilégié d’apprentissage pour tout le groupe. Je m’imagine vous expliquer ce que sont les entraves au dialogue. Je me vois vous outiller avant votre entrée dans le monde des adultes. Dans cette optique, nous aurions exploré quelques exemples de sophismes :
 
1.     La généralisation abusive
Chers enseignants des écoles publiques, pourriez-vous cesser de vous plaindre sans arrêt ? (J. Landry)
Tous les chroniqueurs du journal de Montréal ne savent pas écrire. (prof Dancause)
(Il s’agirait également d’une belle occasion de discuter de cette citation de Christiane Collange : Le sexisme, comme le racisme, commence par la généralisation : c'est-à-dire la bêtise.)
2.     L’attaque personnelle
Votre salaire, c’est ce qui compte pour vrai à vos yeux. (J. Landry)
J’ai entendu dire qu’il est un peu simple d’esprit. (prof Dancause)
3.     La fausse causalité
Vous savez pourquoi beaucoup de parents s’endettent ou se tuent à l’ouvrage pour payer l’école privée à leurs enfants ? Parce que nos enfants ne s’y feront pas écœurer par des revendications syndicales. (J. Landry)
Il doit être frustré de ne plus travailler à CHOI, c’est pour cela qu’il écrit des sottises. (prof Dancause)
Je profiterais de cette occasion pour vous faire découvrir le livre Petit cours d’autodéfense intellectuelle de Baillargeon. Je pousserais même l’audace à initier tout ce beau monde à la philosophie. Pourquoi ne pas citer l’ouvrage de Savater intitulé Éthique à l’usage de mon fils ? D’ailleurs, en voici un extrait savoureux : « Sais-tu quelle est la seule obligation que nous ayons dans cette vie ? Celle de ne pas être des imbéciles. Le mot imbécile a plus de substance qu’il n’y paraît, ne t’y fie pas. Il vient du latin baculus, qui signifie « canne » : l’imbécile est celui qui a besoin d’une canne pour marcher. Si l’imbécile boite, ce n’est pas des pieds, mais de l’âme : c’est son esprit qui est amoindri et bancal. »
Intéressant, non ? Bref, j’aurais bien aimé enseigner à Jérôme l’ado.
Question d’entretenir une bonne relation avec mes élèves, j’adore faire des blagues. Je leur mentionne souvent qu’il est facile d’atteindre le bonheur. Il suffit simplement de croire en la devise suivante : « Pour être heureux dans la vie, l’important, c’est de se croire. Vous faites alors partie de la grande famille des imbéciles heureux. »
À lire vos propos, vous êtes manifestement devenu un membre de classe mondiale.
 
 

jeudi 22 octobre 2015

L’électricité n’a pas été inventée en cherchant à perfectionner les bougies.

La valorisation de la profession (2)

Tout comme une année scolaire, la vie d'un enseignant pourrait se diviser en trois étapes:
 
1- Sa présence au Cégep vaut environ 5 %
2- Sa formation universitaire occupe à peu près 10 %
3- Sa carrière représentera plus ou moins 85 %

Ma dernière publication posait la question suivante: Existe-t-il vraiment une corrélation entre la qualité d'un enseignant et la qualité de son dossier collégial?
 
Aujourd'hui, je vous propose une capsule pédagogique inspirée des maths et des sciences. Elle aborde l'étape 2 de la vie d'un enseignant. 

 

jeudi 15 octobre 2015

La valorisation de la profession (1)

Depuis son arrivée à titre de ministre de l'Éducation, monsieur Blais a un désir ardent de rehausser les critères d'admission au bac en enseignement. Selon lui, il s'agit d'un excellent moyen afin de valoriser la profession. À ce propos, voici un extrait d'un article du journal La Presse :
Le ministre Blais imposera un examen obligatoire de français qu’il faudra avoir réussi pour être admis au bac. Il exigera également de meilleurs résultats scolaires au collégial. Une cote R minimale serait fixée. François Blais a expliqué que son « contingentement ministériel » passerait par une réduction du nombre de personnes admises aux programmes de bac à l’enseignement primaire et secondaire. Québec fixerait pour chaque faculté le nombre de places offertes chaque année, comme il le fait en médecine à l’heure actuelle. 
« On a quand même pas mal de candidatures [au bac]. Si on allait vers un contingentement, on aurait encore de meilleures candidatures. On le fait simplement parce que tous les spécialistes nous disent que rehausser quand c’est possible le niveau intellectuel, les capacités des enseignants, ça se répercute nécessairement chez les enfants. »     
— François Blais, ministre de l’Éducation
Je ferai un peu de millage sur le thème de la valorisation de la profession. En guise d'introduction, je vous propose un article que j'ai écrit et publié dans La Presse +
http://plus.lapresse.ca/screens/96b0528e-d573-4a43-bb06-1b3ccb85bcfb%7c_0.html

mercredi 7 octobre 2015

La réponse à ma question du 4 octobre et une petite réflexion à propos du mandat de grève

D'abord, j'aimerais faire un retour sur ma publication du dimanche 4 octobre. Vous aurez compris que le titre était légèrement sarcastique. En fait, en visionnant la capsule de M. Couillard, vous pouvez croire que la bonne réponse à mon devoir est la lettre B. Erreur! Il faut savoir que ce monologue date du mois de février 2014. Il s'agit donc d'un projet de société d'un chef de l'opposition. Bref, un discours de peu de valeur. Maintenant Premier ministre, quel est le grand projet de M. Couillard pour le Québec? Créer l'arme de destruction sociale. Je vous laisse avec cette citation de Coluche : c'est pas compliqué, en politique, il suffit d'avoir une bonne conscience, et pour ça il faut avoir une mauvaise mémoire!
La grève... La solution?
En ce qui concerne notre second sujet, je vous informe que la CSQ suivra le mouvement de grève de la FAE. En conclusion, tous les enseignants du Québec seront en grève. Une bonne chose? Ça dépend de la perspective.
Lorsque votre syndicat vous demande un mandat de grève, vous avez les deux mains liées. Si je dis oui, je participe à une taxe volontaire. Personnellement, je préfère la SAQ. Toutefois, si je dis non, mon représentant se présentera à la table des négociations avec une certaine réserve... Imaginez la partie patronale devant un représentant ayant obtenu un mandat de grève à 60 % ou encore n'ayant pas ledit mandat. Autant dire que nous acceptons les offres du gouvernement.
Néanmoins, j'ai tout de même un goût amer suite à ce vote. Ce moyen de pression est celui de la dernière chance. Il s'agit d'un message ayant un impact à court terme.
Vous savez quoi? J'aurais bien aimé tester de vrais moyens de pression avant de me faire poser cette question qui tue! Le gouvernement écoute lorsque l'économie est touchée. Le genre de relation coût/bénéfice qui fait mal : le boycottage des activités éducatives, des voyages et peut-être aussi des stages en enseignement. J'ai également d'autres idées qui pourraient faire de belles capsules pédagogiques...
J'ai envoyé une lettre d'opinion à plusieurs quotidiens en janvier dernier. Un appel à la raison et non à la passion. Un appel à la solidarité. J'ai poussé la logique comptable jusqu'à sa limite. Simplement pour démontrer qu'il est possible de dire non. Que tout le monde possède une montre... Ce que certains appellent le respect de la définition de la tâche de travail. Ce moyen a un impact à moyen et à long terme. En somme, ce texte se voulait une conscientisation quant à l'énorme bénévolat effectué dans nos écoles. Neuf mois plus tard, cette lettre est plus que jamais d'actualité. Je vous la propose aujourd'hui parce que la mémoire est une faculté qui oublie. Soyons cohérents avec ce vote de grève.
Publié dans La Presse + du 18 janvier 2015 (Les enseignants sont trop généreux) et dans Le Devoir du 17 janvier 2015 (Ma résolution d'enseignant en cette nouvelle année), ce lien vous dirigera vers la version du Devoir.
http://www.ledevoir.com/societe/education/429189/ma-resolution-d-enseignant-en-cette-nouvelle-annee

Ma résolution d’enseignant en cette nouvelle année | Le Devoir
J'enseigne depuis une vingtaine d'années. Je suis également le père de trois enfants. En toute...


dimanche 4 octobre 2015

Un appui de taille : M. Philippe Couillard à la défense du système d'éducation !

Chers élèves, cette semaine, votre devoir consiste à répondre à la question suivante :
 
Quel est le grand projet du Québec ?
a) Les infrastructures
b) L'éducation
c) Trouver une équipe professionnelle de hockey pour le centre Vidéotron
d) Dans nos écoles, remplacer le mot devoir par l'expression travail rayon de soleil (ludisme oblige)
 
Afin de vous aider à compléter ce travail rayon de soleil, vous devez visionner cette succulente capsule.